Ca, c’est THE VERY GRANDE question que l’Auteur se pose encore et encore…
Parce qu’il y a une chose que l’Auteur ne sait ABSOLUMENT pas faire, même en y mettant parfois plus que LA PLUS INCROYABLE de toutes les bonnes volontés, même en se répétant des heures et des heures durant « surtout, tu dois être sympa, gentille, douce, tu es là pour remonter le moral, N’OUBLIE PAS »… C’est justement d’avoir des mots, des vrais, pour adoucir un peu les émotions de ses ami(e)s.
Ou ne serait-ce que pour rassurer les gens dans leur démarche, leur donner confiance etc. BREF : DONNER DU RECONFORT !
Non, l’Auteur, même en tournant quinze fois sa langue dans sa bouche, finit TOUJOURS par lâcher des abominations.
- Exemple 1 : l’Auteur a revu une amie d’adolescence, perdue de vue pendant près de dix ans. Elle a six ans de plus. Aujourd’hui X est cocaïnomane. Comme à l’époque mais elles s’étaient quittées sur sa désintox réussie après un an sans. X lui apprend que ça fait un mois qu’elle a repris, après sa dernière cure et six mois sans…
Vous pensez que l’Auteur arrive à la motiver ?
Pourtant, elle l’a pensé le : « je suis très admirative que tu n’aies pas lâché le combat, que tu continues à faire des cures ! Je suis sûre que la prochaine sera la bonne ! » mais…
« Tu l’as fait plusieurs fois, donc tu sais que tu peux le refaire. Pour ce qui est de replonger, va falloir que t’arrives à ne pas oublier que chaque désintox sera plus dure encore… Parce que tu vieillis ma belle. Ce qui fait qu’à chaque fois que tu fais des comparaisons : « à 20 ans, je pouvais rester 72 heures sans dormir et je pétais la forme… Et là, à 34, une nuit blanche et c’est vraiment moyen… », t’en viens à « oui, mais avec une bonne trace, je tiens sans problème ! » Tu vieillis, si tu ne l’acceptes pas, tu replongeras comme d’habitude. »
- Exemple 2 : une amie de l’Auteur vient de se faire larguer, il y a deux jours. Deux ans de relation, deux précédentes ruptures. Elle veut un enfant, lui n’en voudra que dans sept ans…
« Mon ex est venu prendre un verre avec son pote, là où je bosse. Ca se voyait trop qu’il s’en fout de moi. Il s’en fout, hein ? »
Vous pensez que l’Auteur va la rassurer ?
C’est si simple de dire : « Mais non, il ne s’en fout pas de toi ! Comment peux-tu dire ça ! » mais…
« J’en sais rien. Je ne le connais pas tant que ça, tu le sais. Mais même si ça te fait mal, son comportement, c’est peut-être pas plus mal pour accepter la rupture. Souviens-toi, à moins qu’il ne se rétracte là, qu’il ne veut pas d’enfant avant sept ans alors que toi tu l’envisages plus tôt… et que tu ne sais même pas si dans sept ans il en voudra un avec toi. Avance, tu verras bien ce qui se passe. »
- Exemple 3 : un ami vous annonce qu’une de ses amies, âgée de soixante ans, est décédée. Crise cardiaque. Morte seule dans le jardin, son mari lisait le journal dans le salon et ne s’est rendu compte de rien. Votre ami est furieux : la baie vitrée du salon donne sur le fameux jardin, elle est morte en plein milieu. Comment son empaffé de mari n’a rien pu voir ?
« Elle a toujours tout donné à tout le monde. Et l’autre abruti, jusqu’au bout, il a réussi à la laisser crever seule, sans secours. Je devais la voir dans le mois, on devait aller jouer au casino, c’était son petit plaisir… »
Vous pensez que l’Auteur réussit à se la fermer ?
Au lieu d’un « c’est honteux, je comprends ta colère, qu’est-ce que tu vas faire ? Mon pauvre, je suis si désolée », sort un…
« Et pourquoi tu n’y vas pas au casino ? Tu y vas avec ta mère, vous commandez trois coupes de champagne en son honneur. Et vous claquez autant de fric que vous pouvez en sa mémoire ! Si elle était aussi généreuse que tu me l’as décrite, ça doit franchement l’agacer que tu te montres désespéré. Je pense que ça lui ferait plus plaisir que tu ris sur tous les bons moments que vous avez passé ensemble. »
- Exemple 4 : il y a quelques années, une amie vous annonce plusieurs décès dans sa famille proche, dont son oncle, son parrain, une tante par affection, un jeune…
Alors, là, l’Auteur a été IGNOBLE. Pourtant, elle avait bien commencé !
« Mon dieu ma chérie, je te présente toutes mes condoléances… Tu sais que je suis là, si jamais… »
Bref, la conversation dure. Et soudain, le fou rire commence à la gagner, alors qu’elle devrait s’en tenir au « mais vraiment, si tu broies du noir… »
« Ca va Sica ? renifle votre amie »
« Putain, je suis désolée, vraiment, je suis désolée… » le fou rire monte. « C’est juste que je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est dommage, à quelques jours près, à chaque fois, vous auriez pu obtenir un prix de gros… »
Votre amie explose heureusement de rire : « au moins sur les couronnes funéraires, merde, c’est vrai ça ! »
- Exemple 5 : une amie vient de perdre son boulot… son petit boulot parce qu’elle n’arrive pas à trouver de job dans son secteur.
« Merde ! Même caissière, j’arrive pas à garder un putain de boulot de caissière ! J’suis conne ou quoi !? »
Vous pensez que l’Auteur arrive à se la fermer ?
Qui, à part une grosse malade, n’arrive pas à articuler : « Mais non enfin ! C’est eux qui sont trop cons de t’avoir virée ! » ?
« Tu es différente. Je sais, ça ne nourrit pas, ça ne paye pas le loyer. Mais voilà, t’es pas faite pour tenir une caisse parce qu’il faut que tu arrives à juguler ton perfectionnisme. Ca n’est pas évident… On sait très bien que toi, faut que tu travailles sur ce point, et moi, sur un moyen d’arrêter de paraitre froide et hautaine en entretien… parce que si on continue, on est vouées au Chômage Eternel. Mais aussi con que ça puisse paraître, sache que je suis super admirative, parce que moi, je sais que je n’aurais même pas eu le courage de postuler à ce poste. »
- Exemple 6 : un ami qui tente de draguer une fille, il arrive à récupérer son numéro de téléphone. Il s’adresse à vous après.
« Si je l’appelle, tu crois qu’elle répondra ? »
Vous pensez que même pour un sujet aussi débile, juste donner un peu de confiance à un mec, l’Auteur va réussir à ne pas statuer les faits exacts ?
Et bien, gros échec.
« Bien sûr, elle n’a pas ton numéro, alors ce n’est pas comme si elle pouvait savoir que c’est toi qui appelles ! »
« Euh… »
« Ce que je veux dire, c’est que si elle avait pris ton numéro, elle aurait pu choisir de ne pas répondre. Elle peut toujours ne pas répondre… Mais là, elle ne sait pas à qui elle ne répond pas. »
Bref. L’Auteur adresse au monde entier –en fait les rares personnes composant son entourage- un grand MERCI pour leur patience ! Elle promet qu’elle fait pourtant d’IMMENSES efforts pour enrayer cette incontinence verbale pas du tout réconfortante !
PARDON à tous ceux qu’elle a plutôt enfoncé cette semaine ! Et cette semaine, il y a eu pas mal de victimes !
la situation 4 aurait pu mal tourner… ouf l’humour 🙂
Et sinon l’auteur est un sacré numéro ça c’est certains… quand même des fois, faudrait se retenir : les cures et l’âge ^^
Mais pour ce qui est du casino et des 3 coupes je dis : quelle bonne idée !!!!
J’adore !
Chère Miss Figolu,
L’Auteur ne désespère pas, un jour, d’arriver à se retenir… On ne sait jamais, au nouvel an, ça fera juste 15 ans qu’elle prend comme bonne résolution « cette année, je compatis et suis d’un grand réconfort ! »
en fait tu es d’une sincérité désarmante !
Chère L’Heureuse Imparfaite,
Voilà encore une fois une façon admirable de tourner la chose ! L’Auteur ferait cependant bien de garder sa sincérité désarmante pour son blog…
En vous souhaitant une excellente Rentrée !